L’appel de la forêt
Le mode de développement quasi organique des petits traits a généré l’envie d’en faire naître une forêt, un travail lent et opiniâtre qui a commencé en 2014. Nous avons alors créé les quatre premiers « panneaux » de la Forêt… puis quatre autres… Au fil des années, elle s’est développée et compte aujourd’hui 16 panneaux.
À l’origine, un panneau est un dessin sur papier de format A4. Les panneaux coïncident entre eux comme les volets d’un paravent. Autrement dit, ils se prêtent à différentes combinaisons pour composer des forêts différentes.
Par ailleurs, avec la Forêt, nous avons expérimenté l’inversion des valeurs : après numérisation d’un dessin, nous en inversons les couleurs pour obtenir un dessin fait de traits blancs sur fond noir, une sorte de « négatif » qui a parfois un effet révélateur (comme ce fut le cas pour la Forêt, transformée en forêt nocturne) et correspond au cadre général de notre recherche – un travail sur la nuit.
En 2014, les huit premiers panneaux de cette Forêt – éclairage nuit ont donné lieu à un livre-objet intitulé La nuit, les arbres – forêt à égarements multiples.
Le dessin original étant très précis, il résiste bien à l’agrandissement. C’est pourquoi, en 2016, cédant à la mégalomanie, nous avons réalisé des tirages grand format. C’est ainsi que les 16 panneaux originaux de format A4 ont donné naissance à 16 panneaux de 2m de haut sur 1m de large chacun. L’envie était de pouvoir « entrer » dans la Forêt et d’offrir, par ce changement d’échelle, une nouvelle expérience d’immersion sylvestre.
L’envie de faire – d’arpenter – une forêt nocturne était latente depuis le début. Comme l’océan et la ville, l’espace de la forêt (ses arborescences, ses égarements) nous semble se révéler dans une proximité à la nuit.